Faces of Cape Breton
Expo Photo
Une collaboration entre les artistes Ben Fry et Kyra Shaughnessy, Visages du Cap Breton explore, à travers une série de portraits et de discussions avec des individus de divers héritages (Mikmaq, Écossais, Acadien, Breton, Basque...), la questions d'identité culturelle ainsi que le rôle de l'art dans la création de liens entre les peuples. En démontrant la richesse incroyable de cultures distinctes et vibrantes qui coexistent sur l'ile du Cap Breton nous souhaitons offrir un regard sur notre humanité partagée.
Toutes les photographies présentées ont été prises avec un appareil photo argentique Hasselblad, sur pellicule film.
Puisque notre projet est centré autour de la question de l'héritage et de créer des ponts entre les cultures il semblait approprié d'utiliser un média qui nous lie avec le passé, et qui crée des images unique, en lien avec chaque portrait et chaque histoire. De plus, nous espérons contribuer au movement croissant de ceux et celles qui luttent pour garder vivant la magie de l'analogique, malgré les défis techniques que cela représente et répondre ainsi au déferlement des technologies numériques qui inonde nos vies.
Un grand Merci à Rolf Baumann, Jean François Gratton, Audrée Desnoyers, Marie Claude Lepine et SHOOT STUDIO pour l'aide apportée à la réalisation de cette exposition et à tous les sujets des portraits.
-
JAY REDBIRD
"La collaboration artistique à travers les cultures est une manière de toucher à l'universel... de trouver l'unité et de se relier grâce à nos similitudes." - Halina Stopyra
Halina et Jay sont le genre de personnes qui vous mettent immédiatement à l'aise, dès le premier contact. Nous les avons rencontrés lors de notre première journée au Cap Breton lorsque nous sommes arrivés au centre "Friends United", un peu chiffonnés par le vol de Montréal, puis par la longue route d'Halifax.
L'écoute et la présence authentique d'Halina et l'humour désarmant de Jay (souvent à propos des préjugés sociaux) ont rendu l'amitié facile entre nous. Les deux sont artistes en résidence au centre "Friends United" près de Port Hawkesbury au Cap Breton.
Halina est d'héritage Polonais et a déménagé au Canada à l'age de 20 ans. Jay est Ojibway (fils de l'artiste reconnu, Duke Redbird) et il est né à Toronto. Ils sont partenaires de vie et collaborateurs artistiques depuis longtemps, et partagent leur temps entre Toronto et le Cap Breton depuis 7 ans.
Jay et Halina sont un exemple parfait de la beauté qui ressort quand on ose créer des liens à travers les barrières culturelles.
Nous avons eu le plaisir de visiter leur nouvelle maison et galerie d'art public - qui se trouve être l'ancienne maison de la célèbre chanteuse Rita MacNeil - à Big Pond, Cap Breton. La petite maison de ferme, couverte de bardeaux, se trouve à la fin d'une longue allée, avec une vue sur le lac Bras d'Or, dans un champ d'épilobes et de verges d'or, abritée par un bouleau blanc que nous pouvons voir dans le portrait de Jay.
-
HALINA STOPYRA
"La collaboration artistique à travers les cultures est une manière de toucher à l'universel... de trouver l'unité et de se relier grâce à nos similitudes." - Halina Stopyra
Halina et Jay sont le genre de personnes qui vous mettent immédiatement à l'aise, dès le premier contact. Nous les avons rencontrés lors de notre première journée au Cap Breton lorsque nous sommes arrivés au centre "Friends United", un peu chiffonnés par le vol de Montréal, puis par la longue route d'Halifax.
L'écoute et la présence authentique d'Halina et l'humour désarmant de Jay (souvent à propos des préjugés sociaux) ont rendu l'amitié facile entre nous. Les deux sont artistes en résidence au centre "Friends United" près de Port Hawkesbury au Cap Breton.
Halina est d'héritage Polonais et a déménagé au Canada à l'age de 20 ans. Jay est Ojibway (fils de l'artiste reconnu, Duke Redbird) et il est né à Toronto. Ils sont partenaires de vie et collaborateurs artistiques depuis longtemps, et partagent leur temps entre Toronto et le Cap Breton depuis 7 ans.
Jay et Halina sont un exemple parfait de la beauté qui ressort quand on ose créer des liens à travers les barrières culturelles.
Nous avons eu le plaisir de visiter leur nouvelle maison et galerie d'art public - qui se trouve être l'ancienne maison de la célèbre chanteuse Rita MacNeil - à Big Pond, Cap Breton. La petite maison de ferme, couverte de bardeaux, se trouve à la fin d'une longue allée, avec une vue sur le lac Bras d'Or, dans un champ d'épilobes et de verges d'or, abritée par un bouleau blanc que nous pouvons voir dans le portrait de Jay.
-
GABRIEL LEBLANC
"C'est là qu'est le défl... D'installer la fierté d'être qui on est." - Gabriel Leblanc Nous avons rencontré Gabriel Leblanc grâce à notre nouvelle amie Lynn Thériault. Ancien professeur et auteur de deux livres sur la culture et les contes acadiens, Gabriel nous a amenés dans un voyage d'une heure à travers le passé des acadiens du Cap Breton. Il nous a raconté des anecdotes personnelles, des faits historiques, des fables et des histoires moralisatrices transmises d'une génération sur l'autre.
Il nous a expliqué l'extrême pauvreté que les acadiens de la région ont connu jusque dans les années 50. Beaucoup d'acadiens sont devenus des travailleurs sous contrat pour les francs maçons français qui leur louaient des bateaux et des abris de base en échange du fruit de leur pêche. Une partie de la pêche et les oiseaux de mer étaient souvent leur source de nourriture principale et les hivers étaient longs et très durs. Pendant la 2e guerre mondiale, la majorité des garçons et des hommes d'une famille allaient volontairement s'enrôler parce que ça voulait dire qu'ils auraient de la nourriture, du linge et un lit. Si jamais ils mouraient, leurs femmes ou leurs mères auraient une pension du gouvernement qui les sortirait de la misère. Les prêtres avaient beaucoup de pouvoir parce qu'ils étaient les seuls qui savaient lire dans les villages. Jusqu'à la génération de Gabriel, sa famille était analphabète, sauf sa mère qui a eu le luxe d'aller à l'école jusqu'au secondaire IV. Les gens comptaient sur les prêtres non seulement pour l'éducation religieuse, mais aussi pour leur lire toutes les communications concernant leur famille qui se battait à la guerre et l'argent qu'ils devaient recevoir si jamais quelqu'un avait été tué.
Il nous a raconté que dans les années 1640, quand les premiers acadiens sont venus en tant qu'employés d'un certain Nicholas Denis, il y avait déjà des Basques sur les lieux. Ces basques venaient sur les côtes pour des périodes de 3 à 5 ans de pêche, puis repartaient. Plusieurs d'entre eux sont restés pour se marier avec des acadiennes. Le mariage entre les autochtones et les acadiens par contre n'était pas permis par l'église. "Y'a personne icitte qui peut dire qu'il a pas dang amérindien. On en a toute, parce que c'était normal. Mais ces unions là n'étaient pas autorisées par l'église. Mon arrière grand-père Jean-Baptiste Leblanc y a marié une femme qui était moitié amérindienne pis moitié acadienne. A cause de cela y a été obligé de déménager dArichat à Arichat ouest, venir sinstaller dans une anse, parce que c'était pas permis de rester auprès des sangs purs. C'était la réalité du temos." À l'école, dans le temps de Gabriel on ne pouvait pas parler de la déportation, ni parler en français. Aussi, c'était, et c'est encore techniquement dans les livres de la province, illégal pour les acadiens et les autochtones de tout simplement se réunir. Difficile de croire que nous en sommes encore là...
-
LYNN THÉRIAULT
"Si vous parlez à quelqu'un dans une langue qu'il comprend, vous parlez à sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, vous parlez à son coeur." - Nelson Mandela
En poursuivant notre chemin autour de l'isle Madame au grès de notre instinct, nous nous sommes retrouvés au centre culturel "La Pi-casse", mot acadien que nous avions appris de Laurier Fougère, qui signifie "ancre". Nous cherchions à en savoir plus sur l'histoire de la population acadienne du Cap Breton, c'est ainsi que nous avons rencontré Lynn Thériault. Lynn nous a accueillis chaleureusement, avant de nous faire visiter la boutique du centre et ses salles d'activités. Nous avons pu visiter une grande scène de spectacle bien équipée et une salle où une dame de lisle Madame enseigne le tissage. Lynn a tout de suite été très intéressée par notre projet et elle nous a offert de nous mettre en contact avec Cabriel Leblanc, conteur acadien local de renom.
Lynn nous a raconté une partie de son histoire, son enfance sur l'île, son déménagement à Toronto, avant de revenir dans la région il y a quelques années. Impossible à manquer, nous avions rencontré peu de temps avant l'homme à la Harley Davidson turquoise fluo dans le stationnement de "La Picasse". Il arrivait de l'Alberta par le Nord, en route pour un pélerinage dans son comté natal, ici sur l'Isle Ma-dame. "Beaucoup de gens partent d'ici pour un bout, mais ils finissent par revenir une fois qu'ils sont plus vieux... Ils s'ennuient du terroir", précise t-il. Ce qui témoigne une fois encore de la connexion intrinsèque des humains à la terre où ils ont grandi. Même si ce n'est pas une évidence pour le tout un chacun, c'est quelque chose auquel nous croyons ...
Lorsque Lynn était enfant, toutes les écoles de lilsle Madame n'offraient que des cours en anglais. À ce jour, grâce aux efforts continus de la communauté qui lutte pour la préservation de leur héritage culturel acadien, les écoles offrent désormais des cours en français.
Malgré tout, beaucoup d'élèves quittent l'île et l'école francophone après le secondaire 4, pour rejoindre des écoles anglophones qui offrent plus de ressources et d'opportunités pour trouver un travail. Les deux filles de Lynn étudient actuellement dans une école française sur l'Isle Madame.
-
RODNEY MACDONALD
"Une culture sans langue est une culture sans âme..." - Rodney MacDonald
Vous connaissez peut-être le nom de Rodney MaDonald grâce à son parcours politique comme Premier Ministre de la Nouvelle-Ecosse entre 2006 et 2009. Ou peut-être le connaissez vous à travers sa carrière de violoniste et danseur de claquettes traditionnelles, pour laquelle il a gagné de nombreux prix. Si j'avais su que j'allais me retrouver face à un ancien premier ministre et un musicien reconnu à l'échelle internationale, j'aurais peut-être été un peu plus intimidée. Ce destin hors du commun explique amplement pourquoi il était sià l'aise à répondre à mes questions... Je n'étais pas la première curieuse à linterroger.
Né et élevé dans la communauté écossaise d'Inverness au Cap Breton, Rodney est maintenant directeur du collège Gaélique, ou
"Colaidse na Gaidhlig", à St-Ann's, au Cap Breton. Le collège est un organisme à but non-lucratif, fondé en 1938 dans le but de préserver la culture des hautes-terres gaéliques écossaises. Rodney tient un discours passionnant sur l'importance et l'urgence de la revitalisation linguistique et de la collaboration entre les cultures menacées. Il rend compte quil y a de plus en plus de collaborations entre les diverses cultures de l'ile. Il est convaincu que ces échanges sont essentiels à l'échelle internationale.
"Quand on regarde le monde d'aujourd'hui, dans un contexte global, on ne voit pas assez les personnes qui font l'effort de se comprendre et je crois que la resolution des problématiques auxquelles on assiste tous les jours passent par cette écoute et cette compréhension."
Il était aussi optimiste par rapport à l'opportunité d'inverser les tendances contre la perte des langues ancestrales, et ce, malgré l'écart générationnel entre locuteurs. "Une nouvelle génération née au sein de la communauté. Même si la plupart des parents n'ont pas eu la chance d'apprendre le gaélique dès leur naissance, leurs enfants vont grandir en le parlant grâce à notre institution... Ainsi, le nombre de locuteurs natifs va augmenter. C'est notre objectif pour un meilleur lendemain."
-
LAURIER FOUGÈRE
"Les Acadiens n'auraient jamais survécu sans l'aide des autochtones... On leur doit beaucoup." - Laurier Fougère
Le premier jour où nous avons pris la route sur lile du Cap Breton, nous avons décidé d'explorer l'Isle Madame. Une fois sur place, nous avons été attirés par le centre d'accueil du Lenoir Landing grâce à leur vente de livres usagés. Nous avons posé quelques questions sur le centre et Laurier nous a gentillement offert, mais avec beaucoup de timidité, de nous montrer le musée et la forge adiacente. En descendant les marches vers le musée, qui donne directement sur l'océan Atlantique, nous lui avons demandé son nom: “Laurier Fougére” a t’il répondu avec un petit sourire, “comme les deux plantes”.
Le site du Lenoir Landing est entouré dun groupe de batiments en bloes de grès et partiellement recouvert de bardeaux. Il s'agit d'un immeuble rempli d'artefacts de différents modèles de bateaux de pêche, d'un magasin général des années 1700, ainsi que d'une cuisine et dune forge - la première forge de lile. Nous y avons même trouvé un soufflet authentique, que nous avons, évidemment, essayé avec beaucoup d'enthousiasme. Ce n'est qu'à la fin de la visite que nous avons su que Laurier était un des descendants directs de Monsieur Lenoir, le forgeron Normand qui a établit le site dans les années 1700.
L'Isle Madame était un des endroits où les acadiens se sont réfugiés pour éviter la déportation par les Anglais lors de la guerre connue comme "la guerre contre les français et les indiens". Laurier nous a expliqué que les acadiens n'auraient jamais survécu sans l'aide des premières nations locales, qui les ont aidés à trouver des endroits sécuritaires où se cacher. Des étincelles dans les yeux, il nous a aussi raconté une compétition annuelle sur lile, où lon part à la chasse de requins géants. Son cousin avait gagné le prix l'an passé avec un requin de 10 pieds. Un des rêves de Laurier est de suivre les traces de son cousin. Il espérait pouvoir y participer l'année prochaine.
-
JOHN KELLY
"Que l'amour soit la clé de ta vie." - John Kelly
D'héritage Irlandais, né aux états-unis, John Kelly et sa famille ont déménagé en Espagne quand il était enfant. Son grand-père, Sean O'Kelly, a immigré à l'âge de 8 ans avec sa famille de Cobh en Irlande lors de la grande famine (causée en grande partie par l'exportation de toute la nourriture par les Anglais qui étaient au pouvoir en Irlande en ce temps là... ). Une fois arrivés aux Etats-Unis, la famille O'Kelly, comme beaucoup d'immigrants Irlandais dans le temps, ont délaissé le "O" pour devenir simplement "Kelly, dans l'espoir de mieux sintégrer à la société américaine.
John a été éduqué à la maison avec ses frères et soeurs et a passé plusieurs années sur les routes d'Europe, soit sur leur maison-bateau ou sur leur autobus à deux étages. C'est alors qu'a commencé l'aventure du groupe de musique familial, "The Kelly Family." Avec le temps ils sont devenus célèbres dans plusieurs pays d'Europe, surtout en Allemagne. Nous avons rencontré John et Maite en 2017 lors d'un de leur passage au Cap Breton. Ils nous avaient invités à un concert qu'ils offraient au centre Friends United où ils ont joué un répertoire de pièces médiévales ainsi que quelques chansons plus modernes, écrites par John.
John passe facilement de l'anglais à l'espagnol ou à l'allemand, et parfois même au français pendant que nous discutons.
Malgré le fait qu'il soit une rockstar internationale ("the Kelly Family" a vendu plus de 20 millions d'albums en Europe), il reste humble et discret. Ayant vécu sur la route, on remarque tout de suite sa grande adaptabilité. Sa musique et celle de sa famille communiquent des messages d'amour universel et de fraternité et on comprend tout de suite en discutant avec John que ces idées font partie de sa vision du monde, et de son approche de la vie.
-
MAGDALENE ROSE & WILBUR
"L'art est une prière à l'univers..." - Magdalene Rose
Nous avons rencontré Magdalene Rose et son chien Danois, Wilbur, dans un de ces moments magiques qui aurait facilement pu ne pas avoir lieu. Nous étions sur un chemin de terre obscurci par la brume et nous avons fait demi tour car un petit panneau, penché de façon précaire sur le bord du fossé, indiquait écrit à la main "vente de garage intérieure". Nous avions décidé que pour ce projet nous serions à l'écoute de notre instinct. C'est ce qui nous a amené à cette rencontre.
Après avoir été accueillis par l'extrêmement affectueux Wilbur, nous avons pu discuter un peu avec Magdalene, une femme dynamique, d'héritage Irlandais, qui a obtenu un doctorat en religion et en philosophie. Elle a déménagé au Cap Breton avec son mari, du nord de la Californie, en 2008. Ils font partie de la religion Bahai, un dogme apparu en Perse au XVIlléme siècle et qui est centré autour de l'idée que toutes les religions et les voies spirituelles sont nobles, et qui prône l'unité et l'équité entre les peuples.
Magdalene nous a raconté que sa premièrwe vraie connexion avec les premières nations a eu lieu en arrivant au Cap Breton car il y a une grande communauté Bahai à Eskasoni, un village Mikmaq située au nord du lac Bras d'Or.
-
MAITE ITOIZ
"Avec l'art, on communique avec notre âme entière. Ça va au-delà de la politique et de la religion... C'est une langue universelle." - Maite Itoiz
La première chose que l'on remarque chez Maite ce sont ses éclats de rire, qui ponctuérent nos discussions de façon communica-tive. Elle est de formation classique, multi-instrumentaliste, réalisatrice et compositrice. Elle est d'héritage Basque et vit en Espagne quand elle n'est pas en tournée. Elle voyage régulièrement au Cap Breton pour poursuivre les collaborations initiées au fil du temps avec le centre "Friends United". Elle s'est beaucoup intéressée aux liens historiques entre les Basques et les Mikmaq. Maite nous raconte que les origines Basques au Canada remontent au Ibe siècle, quand ils venaient chasser des baleines, pour nourrir leurs familles, mais surtout pour leur graisse qu'ils transformaient en huile à lampe pour "illuminer l'Europe entière". Comme elle le dit, le lien entre les deux peuples (Mikmaq et Basque) était étroitement tissé. Ils ont même inventé une forme de langage appelé sabir qui mêlait le Basque avec le Mi kmaq.
Lors de la dictature de Franco en Espagne entre 1939-1977, la langue, la musique, la culture, et même les instruments propres aux traditions Basques étaient déclarés illégaux. Maite raconte que "Dans le cas de ma famille par exemple, ma grand-mère ne parlait que le Basque. Mais à cause de ces interdictions mon père ne connait pas cette langue du tout. Alors cette langue millénaire s'est perdu en une génération et maintenant c'est moi qui decide de la ré-apprendre, et ce n'est pas facile. Comme artiste Basque de la scène internationale, Maite se sent le devoir d'apprendre la langue de ses ancêtres car elle est perçue comme une ambassadrice culturelle, et se fait souvent interroger sur son rapport à sa langue et son héritage. "Beaucoup de gens me parlent en Basque et j'ai un peu honte de ne pas pouvoir leur répondre.
Elle nous partage aussi sa croyance que la musique et l'art sont parmi les outils les plus importants pour la création de liens entre les peuples, peu importe où dans le monde. "Ce sont des outils essentiels avec lesquels on peut changer notre perception de l'autre, et donc changer le monde." nous dit elle, en riant.
-
ROLF BAUMANN
"L'échange culturel est un des plus grands moyens d'accomplir la paix et l'harmonie au niveau global." - Preeth Nambiar
Rolf Baumann est le fondateur du centre culturel "Friends United" à Cleveland, Cap Breton. Il a quitté son pays d'origine, l'Alle-magne, il y a 30 ans environ. Il travaillait comme mineur au Cap Breton avant de créer sa propre entreprise immobilière, qui est maintenant l'une des plus prospère de l'ile. Mais après quelques années passées en tant qu'homme d'affaires, il trouva qu'il lui manquait quelque chose. Passionné de musique et d'art autochtone, il décida de sinvestir de plus en plus dans ces domaines.
Le centre "Friends United" a évolué au gré de rencontres spontanées avec des artistes lors de voyages. Rolf a alors réalisé que tous les artistes qu'il connaissait avaient les mêmes besoins. Un espace où travailler et collaborer, du mécénat, ainsi qu'un accès à la terre et la nature. C'est une révélation pour Rolf qui est alors convaincu qu'il peut offrir tout cela en créant un espace dédié au soutien des artistes autochtones et à des projets centrés sur l'échange interculturel.
Le centre accueille maintenant plusieurs artistes en residence. Quelques un à l'année longue, d'autres pendant de courtes périodes, et il soutient beaucoup d'autres artistes locaux à travers différentes formes d'échanges. Le site inclut une grande terre et plusieurs bâtiments pour accueillir et loger les visiteurs. Limmeuble principal est un gigantesque labyrinthe ou l'on trouve plusieurs grandes pièces d'exposition (remplies à craquer d'art mettant en vedette les artistes en résidence et des créateurs des premières nations locales), des bureaux, des salles de répétition de musique (bondées de tous les instruments possibles), des cuisines et des salles de guérison. On y organise divers événements au courant de l'année. Le but du centre est de "changer les stéréotypes et de bâtir et promouvoir des liens d'amitié et de collaboration interculturelle."
-
ARLETTE SINQUIN & TORPENN
"Un peuple sans connaissance de son histoire, ses origines et sa culture est comme un arbre sans racine" - Marcus Garvey
Arlette est une femme dynamique et incroyablement généreuse, d'origine Bretonne. Elle a déménagé au Canada quelques dizaines d'années auparavant et habite maintenant dans la baie Mira du Cap Breton. Elle enseigne le français à l'Université du Cap Breton, en plus d'autres projets, comme prendre soin de ses nombreux chats et de son chien Torpenn - "casse-pied" en Breton. Elle est l'une des principales organisatrices de l'Atlantiar Knekk Tepaw",
", un événement sans précédent qui s'est tenu à l'Université du Cap Breton pour la première fois cette année,
réunissant des douzaines d'experts pour échanger sur la collaboration historique et peu connue entre les Basques et les Mikmaa.
Avant l'arrivée des premiers colons européens en Amérique du nord, des pêcheurs Basques avaient développé de bonnes relations avec les Mikmaa, qui leur enseignaient les techniques de chasse à la baleine et les secrets de conservation de la viande sur de longues distances dans les cales des bateaux. En sachant cela, nous étions un peu moins surpris de voir des pancartes nous encourageant à "voter pour Jeremy Basque dans la communauté Mikmaa de Potlotek.
Quand nous avons demandé à Arlette si elle parlait le Breton, elle nous a raconté les histoires de son grand-père qui se faisait battre par les professeurs lorsqu'il parlait sa langue maternelle. Le Breton a d'ailleurs été banni par le système scolaire français, des années 1880 jusqu'au milieu du 20ème siècle. Le résultat? Les générations suivantes n'ont pas été encouragées ni à apprendre leur langue, ni à la transmettre, et ce, même après que le Breton ne soit plus interdit.
C'est une experience partagée par tous les gens qui nous ont raconté leur histoire. Des Basques aux Acadiens, en passant par les Mikmaa, les Écossais et les Irlandais, tous ont témoigné de la perte de leur langue en seulement une génération, et ce, à cause des lois oppressives d'une part, mais surtout à cause des châtiments corporels infligés par le système scolaire. Aujourd'hui, malgré leurs expériences, les communautés acadiennes, écossaises et Mikmaq du moins, sont extrêmement actives dans la lutte pour préserver leur héritage culturel et linguistique. Nous croyons que le Cap Breton pourrait servir d'exemple pour la cohabitation et la collaboration d'une grande diversité de communautés.
-
CHARLOTTE DIONNE
Quand je faisais mes recherches en 1979, les gens âgés nés à la fin du 19éme siècle m'ont souvent dit: "Moi quand j'étais jeune, mes grands-parents me disaient, d'avoir toujours du respect pour les indiens parce que c'est eux qui ont aidé nos ancêtres à survivre...
Mais ces connaissances se sont perdues avec le temps - Ronald Labelle
Ronald et Charlotte sont venus diner chez Arlette pour que nous puissions discuter de notre projet. Leurs connaissances sur l'histoire
Acadienne nous a beaucoup impressionné. Charlotte est acadienne de souche, issue de la famille Leblanc. Ronald, a des racines
Québécoises-Irlandaises-Ecossaises, et a passé toute sa carrière universitaire à étudier et à enseigner l'histoire acadienne. Charlotte nous a ensuite expliqué la raison pour laquelle il y a tant de Leblanc Acadiens. Le premier Leblanc - Daniel - a eu 6 garçons, qui ont par la suite eu deux fois plus de garçons que de filles: 34 garçons en tout. Ainsi le nom de famille s'est rapidement propagé en très peu de temps.
Ronald nous a expliqué que les acadiens sont tous originaires de la colonie française de l'Acadie, établie en 1632, qui a été conquise par les anglais en 1710. La plupart de ces colons viennent à la base de la région du Poitou en France. Cette colonie, à son apogée, a atteint 2500 membres. Les français n'ont jamais vraiment réussi à implanter de colonies à grande échelle dans les Maritimes comme ils l'ont fait au Québec.
Comme ils avaient des liens solides avec les Mikmaa, un certain nombre d'Acadiens se sont réfugiés avec leur aide dans le bois, surtout autour de l'isle Madame, pour échapper à la déportation. Les autres survivants de la première Déportation de 1755 ont été renvoyés en France par les Anglais en 1758. Plusieurs ont réussi à revenir dans les Maritimes en passant par Saint Pierre et Miquelon. Le Nouveau-Brunswick fut la principale terre d'acceuil des Acadiens qui se sont rétablis dans les maritimes, car les Anglais n'y avaient pas encore colonisé les terres. D'autres ont attendu 25 ans (!) dans les ports de France avec l'espoir d'une terre disponible en Amérique, car ils ne se sentaient plus chez eux en France.
Les Cajuns de la Louisiane sont des descendants d'Acadiens qui ont été recrutés en France lorsque l'Espagne avait besoin d'immigrants pour aider à leur propre colonisation. Ronald nous dit aussi que "près d'un million de Québécois ont du sang Acadien parce que, ne trouvant pas de terre dans les Maritimes, ils sont allés s'installer au Québec. Avant d'ajouter "mon but est d'écrire un livre sur toutes ces histoires." On espère bien qu'il le fera.
-
RONALD LABELLE
Quand je faisais mes recherches en 1979, les gens âgés nés à la fin du 19éme siècle m'ont souvent dit: "Moi quand j'étais jeune, mes grands-parents me disaient, d'avoir toujours du respect pour les indiens parce que c'est eux qui ont aidé nos ancêtres à survivre...
Mais ces connaissances se sont perdues avec le temps - Ronald Labelle
Ronald et Charlotte sont venus diner chez Arlette pour que nous puissions discuter de notre projet. Leurs connaissances sur l'histoire
Acadienne nous a beaucoup impressionné. Charlotte est acadienne de souche, issue de la famille Leblanc. Ronald, a des racines
Québécoises-Irlandaises-Ecossaises, et a passé toute sa carrière universitaire à étudier et à enseigner l'histoire acadienne. Charlotte nous a ensuite expliqué la raison pour laquelle il y a tant de Leblanc Acadiens. Le premier Leblanc - Daniel - a eu 6 garçons, qui ont par la suite eu deux fois plus de garçons que de filles: 34 garçons en tout. Ainsi le nom de famille s'est rapidement propagé en très peu de temps.
Ronald nous a expliqué que les acadiens sont tous originaires de la colonie française de l'Acadie, établie en 1632, qui a été conquise par les anglais en 1710. La plupart de ces colons viennent à la base de la région du Poitou en France. Cette colonie, à son apogée, a atteint 2500 membres. Les français n'ont jamais vraiment réussi à implanter de colonies à grande échelle dans les Maritimes comme ils l'ont fait au Québec.
Comme ils avaient des liens solides avec les Mikmaa, un certain nombre d'Acadiens se sont réfugiés avec leur aide dans le bois, surtout autour de l'isle Madame, pour échapper à la déportation. Les autres survivants de la première Déportation de 1755 ont été renvoyés en France par les Anglais en 1758. Plusieurs ont réussi à revenir dans les Maritimes en passant par Saint Pierre et Miquelon. Le Nouveau-Brunswick fut la principale terre d'acceuil des Acadiens qui se sont rétablis dans les maritimes, car les Anglais n'y avaient pas encore colonisé les terres. D'autres ont attendu 25 ans (!) dans les ports de France avec l'espoir d'une terre disponible en Amérique, car ils ne se sentaient plus chez eux en France.
Les Cajuns de la Louisiane sont des descendants d'Acadiens qui ont été recrutés en France lorsque l'Espagne avait besoin d'immigrants pour aider à leur propre colonisation. Ronald nous dit aussi que "près d'un million de Québécois ont du sang Acadien parce que, ne trouvant pas de terre dans les Maritimes, ils sont allés s'installer au Québec. Avant d'ajouter "mon but est d'écrire un livre sur toutes ces histoires." On espère bien qu'il le fera.
-
IONA HIGHLAND VILLAGE
Le lac du Bras d'Or (probablement une déformation de Lac du Labrador) se trouve au centre de l'île du Cap Breton. Il est immense. Un jour ensoleillé plein de promesses, nous sommes parti sur la route avec lidée den faire le tour en voiture. Notre mission: trouver du bon expresso et visiter les hautes-terres.
Sur le chemin, nous avons découvert le village d'lona. Il s'agit d'un village d'époque reconstitué. Marcher sur les sentiers qui séparent les bâtiments des différentes périodes de ce village, c'est comme voyager dans le temps. On y voit des champs de lin d'un bleu délicat, du bétail des hauts plateaux, des arbres majestueux, les magnifiques collines vertes avoisinantes ... Et cette vaste étendue d'eau qu'est le lac du Bras d'Or. Les portraits que vous voyez sont ceux de trois personnes que nous avons rencontrées lors de la visite de ce village: la femme d'un fermier qui sest adressé à nous en gaélique avant de nous expliquer qu'ils ont fait partie de "la vague récente d'immigration" vers le Cap Breton, causée par des excès de taxes de propriété imposées en Ecosse; le forgeron, qui nous a montré comment on fabriquait un clou de construction en fer à l'époque; et une jeune femme qui nous a fait une démonstration de toutes les étapes ardues qu'il faut accomplir pour fabriquer du tissu en lin.
Fondé en 1959, le Baile nan Gaidheal / village des hautes-terres est un musée extérieur, d'histoire vivante, qui raconte l'histoire de l'immigration écossaise en Nouvelle-Écosse. "Au moment de la confédération canadienne en 1867, le gaélique était la 3e langue la plus parlée au Canada. Le gaélique était la seule langue parlée par des milliers d'Ecossais(es) des hautes-terres qui immigraient au Cap Breton durant le XIXéme siècle. Il existe un système d'écriture en gaélique depuis des siècles, mais de nombreux Gaels étaient analphabètes. Les traditions des Gaels ont donc été transmises d'une manière similaire à tous les autres peuples autochtones à travers la planète - grâce à leurs contes, leurs chansons et leurs conversations."
-
IONA HIGHLAND VILLAGE
Le lac du Bras d'Or (probablement une déformation de Lac du Labrador) se trouve au centre de l'île du Cap Breton. Il est immense. Un jour ensoleillé plein de promesses, nous sommes parti sur la route avec lidée den faire le tour en voiture. Notre mission: trouver du bon expresso et visiter les hautes-terres.
Sur le chemin, nous avons découvert le village d'lona. Il s'agit d'un village d'époque reconstitué. Marcher sur les sentiers qui séparent les bâtiments des différentes périodes de ce village, c'est comme voyager dans le temps. On y voit des champs de lin d'un bleu délicat, du bétail des hauts plateaux, des arbres majestueux, les magnifiques collines vertes avoisinantes ... Et cette vaste étendue d'eau qu'est le lac du Bras d'Or. Les portraits que vous voyez sont ceux de trois personnes que nous avons rencontrées lors de la visite de ce village: la femme d'un fermier qui sest adressé à nous en gaélique avant de nous expliquer qu'ils ont fait partie de "la vague récente d'immigration" vers le Cap Breton, causée par des excès de taxes de propriété imposées en Ecosse; le forgeron, qui nous a montré comment on fabriquait un clou de construction en fer à l'époque; et une jeune femme qui nous a fait une démonstration de toutes les étapes ardues qu'il faut accomplir pour fabriquer du tissu en lin.
Fondé en 1959, le Baile nan Gaidheal / village des hautes-terres est un musée extérieur, d'histoire vivante, qui raconte l'histoire de l'immigration écossaise en Nouvelle-Écosse. "Au moment de la confédération canadienne en 1867, le gaélique était la 3e langue la plus parlée au Canada. Le gaélique était la seule langue parlée par des milliers d'Ecossais(es) des hautes-terres qui immigraient au Cap Breton durant le XIXéme siècle. Il existe un système d'écriture en gaélique depuis des siècles, mais de nombreux Gaels étaient analphabètes. Les traditions des Gaels ont donc été transmises d'une manière similaire à tous les autres peuples autochtones à travers la planète - grâce à leurs contes, leurs chansons et leurs conversations."
-
IONA HIGHLAND VILLAGE
Le lac du Bras d'Or (probablement une déformation de Lac du Labrador) se trouve au centre de l'île du Cap Breton. Il est immense. Un jour ensoleillé plein de promesses, nous sommes parti sur la route avec lidée den faire le tour en voiture. Notre mission: trouver du bon expresso et visiter les hautes-terres.
Sur le chemin, nous avons découvert le village d'lona. Il s'agit d'un village d'époque reconstitué. Marcher sur les sentiers qui séparent les bâtiments des différentes périodes de ce village, c'est comme voyager dans le temps. On y voit des champs de lin d'un bleu délicat, du bétail des hauts plateaux, des arbres majestueux, les magnifiques collines vertes avoisinantes ... Et cette vaste étendue d'eau qu'est le lac du Bras d'Or. Les portraits que vous voyez sont ceux de trois personnes que nous avons rencontrées lors de la visite de ce village: la femme d'un fermier qui sest adressé à nous en gaélique avant de nous expliquer qu'ils ont fait partie de "la vague récente d'immigration" vers le Cap Breton, causée par des excès de taxes de propriété imposées en Ecosse; le forgeron, qui nous a montré comment on fabriquait un clou de construction en fer à l'époque; et une jeune femme qui nous a fait une démonstration de toutes les étapes ardues qu'il faut accomplir pour fabriquer du tissu en lin.
Fondé en 1959, le Baile nan Gaidheal / village des hautes-terres est un musée extérieur, d'histoire vivante, qui raconte l'histoire de l'immigration écossaise en Nouvelle-Écosse. "Au moment de la confédération canadienne en 1867, le gaélique était la 3e langue la plus parlée au Canada. Le gaélique était la seule langue parlée par des milliers d'Ecossais(es) des hautes-terres qui immigraient au Cap Breton durant le XIXéme siècle. Il existe un système d'écriture en gaélique depuis des siècles, mais de nombreux Gaels étaient analphabètes. Les traditions des Gaels ont donc été transmises d'une manière similaire à tous les autres peuples autochtones à travers la planète - grâce à leurs contes, leurs chansons et leurs conversations."
-
STEPHEN AUGUSTINE
"La réconciliation implique de participer à des cérémonies avec les peuples indigènes, de se permettre d'être émotionnellement submergé, de pleurer quand il le faut... Ils disent que quand tu pleures tes larmes nettoient tes yeux pour qu'ils puissent voir plus clairs...."
- Stephen Augustine
Stephen Augustine est un gardien de la connaissance, chef héréditaire des Mikmaq et directeur du collège Unamak'i (le programme d'études des cultures et traditions Mikmaq à l'Université du Cap Breton). Il est né en 1949 dans la communauté Mikmaq d'Elsipogtog au Nouveau-Brunswick. Stephen est trés demandé, partout dans le monde. Il représente son peuple, et partage son savoir dans de nombreuses conférences, il assiste à des événements politiques, culturels et cérémoniaux. Il fait partie d'un petit nombre d'aînés et de chefs héréditaires au Canada qui luttent pour la préservation de la culture, des langues et des traditions des premières nations. Quand on le rencontre en personne pour la première fois, on est étoné par son humour léger et sa simplicité. On découvre ensuite très rapidement la profondeur de son expérience et de son savoir.
Les Mikmaa vivent sur la côte est du Canada depuis 12à 13000 an, selon les derniéres fouilles archéologiques. "Mikmaa" est un nom quon leur a donné relativement récemment et selon
Stephen, ils se nomment eux même dans leur langue les l'nu, ou "peuple de la terre" (littéralement, "peuple qui s'est extrait de la terre"). "Dans les années 50, dans mon village, on n'entendait jamais la langue anglaise parlée, sauf à la messe", Stephen raconte. Il a grandi avec sa langue mais leurs traditions ont été cachées longtemps, pour des raisons évidentes. C'est seulement autour de l'âge de 20 ans quil a commencé à reprendre les cérémonies qui ont été perdues à cause de la colonisation.
Je l'ai interrogé sur sa présence aux conferences Atlantiar-Knekk-Tepaw à l'Université du Cap Breton, aussi appelée "La perte de la culture et des traditions à travers la colonisation: recon-necter avec les anciennes alliances vers la guérison." "C'est une rencontre entre les différentes nations qui ont subi la colonisation" me ditil. "Nous allons partager les défis que nous avons relevés et la résilience que nous avons démontré dans nos propres cultures. Si on se rassemble, peut-être que faire la paix dans ce monde est possible, et qu'on peut changer la manière dont certains peuples sont perçus et traités. Il m'a aussi parlé de ses voyages partout en Europe. Ses recherches l'ont amené jusqu'à la Grèce antique ainsi qu'en Gaule, pour explorer les racines des différents rapports de domination entre les peuples. Aujourd'hui, il cherche à comprendre et à trouver des points communs entre toutes ces histoires.
Quand on le questionne sur comment les descendants de peuple colonisateurs peuvent rebâtir des liens positifs avec les premières nations, il cite son ami et mentor, récemment décédé, Doug Knockwood. Doug a témoigné de ses expériences dans les écoles résidentielles lors de la commission de vérité et réconciliation. Lors d'une présentation universitaire, des étudiants étaient en larme face à son témoignage et lui ont demandé quest ce quils pouvaient faire. Il a dit: "Venez chez moi pour me visiter. Venez partager un thé ou de la nouriture, avoir une conversation avec moi. Vous n'avez rien à craindre de nous. Nous ne sommes pas les sauvages, les indiens qui scalpent, nous ne sommes pas l'image que les médias ont véhiculé de nous. Venez, au-delà de votre peur pour nous rencontrer." Stephen a ajouté avec ses propres mots: "Si on veut connaître les peuples ou les cultures autochtones, il faut mettre de côté ses peurs et venir nous visiter, faire comme si on s'en allait rencontrer un cousin ou un frère."
Mettez vos écouteurs:
Nous avons enregistré certains de nos entretiens, en voici une sélection